Nancy Lorentz a grimpé les marches du « Tide Lock Park » à Alexandrie, Virginie (USA), le week-end dernier. Elle a fait un demi-tour par dessus une barre et atterri sur d’autres escaliers. Pour passer l’obstacle elle à du pivoter au dessus de ses mains, grouper son corps dans une position fœtale avant d’atterrir sur ses deux pieds comme une danseuse de rue. Bien que son mouvement semble sans effort, cette mère de 3 enfants âgée de 52 ans n’est pas le pratiquant « typique » du parkour (sorte de gymnastique urbaine dans laquelle les pratiquants utilisent les objets de tous les jours comme les lampadaires, les poubelles, les bancs comme obstacles à franchir).

Ce sport, rendu célèbre grâce à des films comme « Casino Royale » ou les « Jason Bourne », n’est pas uniquement destiné aux jeunes de 20 ans.

Le parkour vous donne une nouvelle façon de voir les choses autour de vous et vous donne confiance en vous même. C’est tellement beau quand tu réussis à faire quelque chose correctement et que du peux te déplacer rapidement dans une allée puis sauter par dessus quelques barrières plutôt que de chercher le portail. C’est bien de faire ce pour quoi le corps est fait.

Lorentza commencé le parkour il y a un peu plus de 3 ans.

Ce sport n’a pas de fédération pour fournir des statistiques détaillées concernant les âges des participants mais les leaders des salles de parkour de la région de Washington ont commencé à répondre à la demande croissante venant de personnes plus âgées.

Le groupe Urban Evolution qui gère une chaine de salles de parkour, basé à Alexandrie, à créé un cours spécifique pour les participants de plus de 35 ans.

L’American Parkour Academy du district a ajouté des cours adultes et dit que le nombre de personnes de 30 ans et plus représente environ 25% de leur activité.

Le Parkour, qui est né en France à la fin des années 1980, a grandi en popularité au cours de la décennie dernière grâce notamment aux réseaux sociaux tels que Youtube. Cette popularité a intéressé de nombreuses personnes et fait la une des journaux après que certains pratiquants aient tenté des cascades de haut niveau, telles qu’un homme qui à escaladé la tour Eiffel.

Mais les pratiquants plus âgés disent que malgré ces mouvements acrobatiques et parfois dangereux, il existe une version du parkour qui offre une façon étonnament douce et efficace pour s’entraîner et qui est aussi accessibles aux personnes ayant des douleurs articulaires ou de l’arthrite.

C’est comme jouer dans un grand terrain de jeu, ça fait ressortir l’enfant qui est en vous.

Pete Waterman, coach à l’American Parkour Academy, dit qu’il s’est senti vieux quand il a commencé le parkour il y 6 ans, alors qu’il en avait 32. Maintenant, dit-il, ce n’est plus rare de travailler avec des clients qui ont 10 ou 20 ans de plus que lui.

Vous devez vraiment vous défier physiquement et mentalement d’une manière différente de ce que vous connaissez ailleurs. Si vous voulez devenir meilleur au golf, vous devez pratiquer plus. Si vous voulez devenir meilleur en parkour, vous allez devoir réaliser des sauts plus haut, plus difficiles et qui vous font plus peur, ou vous pouvez vous casser une jambe

Compte tenu des risques, les médecins recommandent que les pratiquants du parkour plus âgés commencent plus lentement, dans un environnement sur et contrôlé. Il est également conseillé d’avoir un niveau basique d’équilibre et de conscience de son corps.

Quand vous vieillissez et devenez sédentaire, vos muscles deviennent plus raides et vous ne pouvez plus faire certaines choses, mentalement ça vous donne l’impression d’avoir perdu vos capacités et vous met en tête l’idée que vous êtes moins que ce que vous étiez. Et je ne veut pas penser à l’avenir de cette façon. Je suis toujours une personne dynamique.

Janet Vasak69 ans, à récemment participé à son premier cours de parkour et dit qu’elle se sentait rafraichie de plusieurs manières.

Salil Maniktahla, 43 ans, a été renvoyé de son travail en 2010. Il rassembla son argent pour lancer une chaine de salles enseignant le parkour. Il dit que c’est une publicité qu’il a vu sur youtube, avec le fondateur du Parkour (David Belle), qui l’avait fait accrocher au parkour 3 ans plus tôt.

Le fitness ne devrait pas être ennuyeux. Ca ne devrait pas seulement être quelque chose que vous faites pour « régler » votre corps. Nous croyons beaucoup dans le fait que le parkour est pour tout le monde, pas juste les garçons de 18 ans ou les adolescents. Ce qui compte c’est d’apprendre à se remettre en contact avec son corps.

Maniktahlaévitait les salles de fitness et a commencé à y aller aussi souvent que possible après avoir commencé le parkour.

Avant de commencer le parkour, Lorentz dit qu’elle avait souvent des douleurs. Mais depuis qu’elle à commencé à s’entrainer, Lorentz a arrêté de prendre ses medicaments pour l’arthrite, perdu 22kg et réalise des passements, roulades et grimpe sans problème.

Elle dit que son voyage en tant que traceur (pratiquant du parkour) à commencé comme une blague. Après avoir inscrit ses 3 enfants aux cours elle s’est dit « je vais essayer une fois avant mes 50 ans ». Aujourd’hui elle se ballade entre les salles de parkour de la région de Washington et s’est fixé un challenge personnel, de faire un mouvement de parkour dans chaque Etat. Et elle jure que son entraînement au parkour l’a aidé lorsqu’elle affrontait un cancer du sein.
Après la chirurgie elle s’est rendue directement à la salle. Lorentz veut partager son amour pour le sport et la force qu’elle a trouvé grâce à celui-ci. Elle a créé une organisation qui s’appelle « The parkour movement foundation » qui se concentre sur l’enseignement des mouvements de parkour modifiés pour les personnes âgées et pour les aider à trouver équilibre et force.

Quand vous apprenez un saut, vous apprenez à vous engager totalement, vous ne pouvez pas vous arrêter en cours de route. Quand vous commencez à affronter des difficultés dans la vie vous réalisez : « Oh, comment je peux appliquer les choses que j’ai appris en parkour cette fois ci, sans les mouvements ? » puis vous commencez à expérimenter encore et c’est là, selon moi, que vous devenez un Freerunner. Vous apprenez à lâcher prise.

Sébastien FoucanFondateur du Parkour/Freerunning
Ecrit par Victoria St. Martin du Washington Post
Traduction : Ecole de Parkour

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